A partir du 8 juin le  projet de loi sur la nouvelle organisation du marché électrique (Nome) doit être discuté à l'Assemblée nationale. texte technique, horriblement technique...
Mais derrière lui, la volonté d'organiser l'éclatement de  l'organisation du marché telle qu'elle avait été dessinée en 1946. Sans  discussion préalable, sans débat public, le tout caché derrière des  arguments technocratiques.
Officiellement, le gouvernement ne  fait que répondre à l'injonction de Bruxelles. Les tarifs régulés proposés aux  entreprises et aux particuliers sont, selon la Commission, une entorse manifeste à  la libre concurrence.  Matignon s'est précipité pour obtempérer aux demandes de la  Commission européenne, en promettant la mise à disposition de l'énergie  nucléaire produite par EDF à la concurrence.
S'appuyant sur le rapport Champsaur, destiné à préparer les esprits, le  gouvernement dans son projet de loi prévoit de permettre aux rivaux  d'EDF d'avoir accès à l'électricité nucléaire produite par le groupe.  Celui-ci devra leur céder 100 TWh , soit le quart de sa production,  chaque année. En clair, les électriciens privés, qui n'ont consenti  aucun investissement, pourront bénéficier des efforts financiers qu'ont  consentis les Français depuis trois décennies et auront leur part de la  rente nucléaire.
Et les consommateurs français dans tout cela? Auront-ils le droit de  bénéficier d'une partie de cette rente nucléaire qu'ils ont financée, en  en acceptant les risques associés? Le président de la Commission de la  régulation de l'énergie, Philippe de Ladoucette a déjà donné la réponse.  En mai, il a annoncé une augmentation entre 7% et 11% des tarifs  réglementés très prochainement. Ce libéral convaincu, très proche de  Gérard Longuet, ne manque aucune occasion d'insister sur ce point: la  concurrence pour lui passe par l'augmentation des prix. Curieuse  conception d'une libéralisation présentée comme une incitation à  l'efficacité économique et à la baisse des prix. A la demande du  gouvernement et d'EDF, le président de la CRE a dû faire marche arrière  et déclarer qu'aucune augmentation n'était prévue. Mais le recul n'est  qu'apparent. La proposition va vite resurgir.
( billet fait à partir de l'article de Martine Orange de Mediapart ( site d'info payant de grande qualité...): http://www.mediapart.fr/journal/economie/080610/electricite-la-rente-nucleaire-cedee-au-prive
mercredi 9 juin 2010
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